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Minorités francos:du contrôle des écoles à celui des médias

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gaulois @ Wed Mar 29, 2006 4:16 pm

L'obtention du contrôle des conseils scolaires francophones a été le principal cheval de bataille des minorités francophones hors-Québec (FHQs) depuis maintenant un quart de siècle, c.a.d. depuis le rapatriement de la Constitution. Beaucoup de francos s'y sont affairés, les investissements ont été engagés et on peut dire qu'à ce jour un bon rattrapage a été fait sur les longues années d'oppression des minorités FHQs (circa 1867-1981).

On doit cependant se demander si ce cheval de bataille n'a pas adéquatement été appuyé lorsque l'on voit les nombres (ou enrôlement) en déclin et que des solutions de nouvelle immigration et "d'immersion francophile" nous sont proposées comme *la* Rédemption des FHQs sans partager nul part une analyse plus profonde du comment. Le scepticisme semble justifié quand la survie est en cause.

Des groupes d'intérêt se sont formés autour de services additionnels dont pourraient bénéficier les minorités francos pour mieux se maintenir. Les services légaux et services de la santé ou encore "la recherche académique des identités franco" sont les plus manifestes. Encore une fois, une analyse plus profonde a-t-elle été engagée et/ou communiquée parmi les FHQs? Et qui le ferait donc: un autre groupe d'intérêt pour financer ses propres activités selon notre modèle de fonctionnement courant???

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L'univers des "médias" n'existait à peu près pas quand la Constitution a été élaborée. D'autre part, nous savons que modifier cette constitution est à peu près impossible tel que nous avons découvert à plusieurs reprises. Or les revendications d'une minorité soit-disant "protégée" ne pourront plus se baser sur des droits constitutionnels archaïques mais sur leur droit à la survie en tant que minorité protégée dans un monde en plein changement stressé par la mondialisation sauvage.

Si les minorités FHQs peuvent démontrer que leurs nombres sont en déclin prononcé (en dépit d'investissements majeurs dans le secteur éducationnel) et que les efforts de nouvelle immigration et d'intégration de francophilie ne sont pas soutenables, nous devrions être en droit de réclamer un nouveau regard sur notre situation.

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Les médias n'ont-ils pas un impact absolument fondamental en 2006 sur l'expression de notre identité, de nos combats, et de nos rêves, etc...??? Nous savons fort bien qu'ils sont fondamentalement différents de ce qu'ils sont en situation majoritaire. Ne pas permettre l'expression de cette identité ou rêve dans nos propres termes au-delà des murs de l'école en revient à assimiler les francos à l'identité de la majorité. On le constate continuellement à forts regrets chez la prochaine génération de nos jeunes, qui sont finalement un miroir honnête de notre propre identité. On le constate en soi au second regard, quand on réalise qu'on ne le lit plus, ne le parle plus, ne se regroupe plus sous cette langue, ne transige plus et ne l'écrit plus.

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Est-il juste de dire que nous ne disposons pas du contrôle de nos propres médias, qu'ils ne sont pas autonomes, que leur financement est assujetti à des facteurs que nous ne contrôlons pas, que les décisions importantes sont prises ailleurs par des gens qui ne comprennent pas les besoins, etc...??? N'est-il pas juste de dire que le CRTC n'a ***absolument rien*** fait pour protéger et garder à jour les minorités dans leurs besoins de services médiatiques qui sont bien différents de ceux de la majorité? La radio-satellite est une grande aberration derrière laquelle le CRTC a perdu beaucoup de temps précieux, sous le prétexte qu'elle *nous* aiderait. Right! L'impérialiste linguistique et culturel n'a pas besoin de moyens additionels de la technologie pour décimer davantage les minorités qui essayeraient de s'exprimer...

Outre de très rares exceptions, les postes de direction dans les médias officiels FHQs ne sont-ils pas accaparées par des gens issus de milieu majoritaire maintenus artificiellement dans leur retranchement ad nauseam? Dito pour les postes de front aussi occupés par des gens fraîchement arrivés? Qu'est-ce que cela accomplit vraiment pour le "fait franco local", outre le décimer systématiquement et forcer ses éléments à s'assimiler complètement? Comment ces gens peuvent-ils véritablement comprendre l'identité franco en régions minoritaires, la refléter et l'alimenter dans des médias hautement centralisés de la majorité? Comment pouvons-nous nous identifier dans de tels médias et ne pas tomber à la dérive du côté anglo??? Comment est-ce que la prochaine génération peut ne pas faire pareillement?

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La formation d'un groupe d'intérêt en matière de droits médiatiques FHQs à l'autonomie doit d'abord se faire sous l'activisme puisque les éléments bureaucratiques des médias officiels FHQs sont grandement menacés par un tel groupe d'intérêt. L'activisme sera fort probablement médiatique et pourra aider au renouvellement de la francophonie en milieu minoritaire en appui aux progrès accomplis sur le front des écoles francos. Le soutien des Québécois (ou francos en situation majoritaire) pour cette initiative sera important.

Mais est-il trop tard pour qu'un petit regroupement de FHQs puisse relever ce défi devant le gigantisme de l'appareil Étatique qu'on lui oppose, l'apathie que cette bureaucratie a alimenté parmi les minorités pendant si longtemps et finallement l'impérialisme oppresseur des majorités, quelles qu'elles soient?

   



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