Canada Kicks Ass
Best Francophile ambassador from the ROC

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fleur-de-lys @ Sun Jul 10, 2005 1:22 am

Bryan Adams <img align=absmiddle src='images/smilies/smile.gif' alt='Smile'>

   



michou @ Sun Jul 10, 2005 4:14 am

Ray Conlogue. This is what he had to say about Québec and Canada back in 1997.<br /> <br /> C'est la Culture ... STUPID !<br /> <br /> Carole Beaulieu <br /> L'Actualité<br /> 15 mars 1997 <br /> ------------------------------------------------------------------------<br /> <br /> <br /> Le correspondant culturel du Globe and Mail, Ray CONLOGUE, est tombé en amour avec le Québec, qu'il couvre depuis cinq ans. À son avis, le secret de la «différence» est dans la sauce culturelle, tout bêtement! <br /> <br /> Ray Conlogue est une bibite rare: un Torontois anglophone qui habite Montréal par choix, parle français avec l'application joyeuse d'un enfant choisissant ses crayons de couleur et dit parfois «ce pays» lorsqu'il évoque le Québec. Pas étonnant que certains de ses amis le considèrent aujourd'hui comme un «traître». <br /> <br /> Correspondant culturel du Globe and Mail à Montréal depuis cinq ans, Conlogue est l'auteur d'Impossible Nation: The Longing for Homeland in Canada and Quebec (Mercury Press), un essai qui suscite au Canada anglais des débordements dignes des crues de la rivière à Mars! <br /> <br /> Le jour de notre entretien, Ray Conlogue avait reçu un appel de Paul Martin, le ministre des Finances du Canada. «Il veut que nous parlions de mon livre», racontait avec incrédulité ce grand blond à la dégaine d'Irlandais, qui a fréquenté plus souvent les premières de théâtre que les boardrooms de la nation, et préfère la poésie de Daniel Bélanger aux discours sur la constitution. <br /> <br /> Au Canada anglais, certains croient qu'il souffre du syndrome de Stockholm, cette sympathie que les victimes de kidnapping éprouvent pour leurs bourreaux. Son propre journal a même refusé de publier un extrait de son livre. Tout cela parce que Conlogue y écrit que le Canada n'a pas d'identité culturelle et qu'il devrait s'inspirer du Québec pour s'en créer une. <br /> <br /> Diplômé en littérature anglaise, Conlogue est critique de théâtre depuis 20 ans. Sa conjointe, westmountaise, vient d'une famille établie au Québec depuis 200 ans. En 1980, au lendemain du référendum, elle a pris, avec ses parents, la 401 vers Toronto, et n'est revenue au Québec qu'il y a cinq ans! Jeune, Conlogue était trudeauiste! « J'ai cru au pays biculturel », dit-il. Après cinq ans d'immersion dans la culture québécoise, et même quelques déclarations de revenus faites en français, il a changé d'avis. <br /> <br /> Votre livre respire la nostalgie, la jalousie presque. Qu'avez-vous trouvé au Québec qui manque tant au Canada? <br /> <br /> - La culture. Le Québec a une culture populaire qui manque à mon pays. Le Québec aime ses artistes alors que les Canadiens ignorent la vaste majorité des leurs. Nous n'avons pas un Benoît Brière que nous irions voir jouer dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière après l'avoir vu dans une publicité télévisée. Les Montréalais reconnaissent leurs artistes à la une des journaux à potins ou dans les publicités de pizza. Au Canada, ce sont des vedettes américaines qui font la une. Le Canada n'a qu'une culture d'élite; la culture populaire y est américaine. Le Québec, lui, a tous les niveaux de culture, depuis le théâtre de Robert Lepage jusqu'aux émissions à la Oprah Winfrey [animatrice de télé américaine].<br /> <br /> Selon vous, les artistes ont-ils une place différente au Québec? <br /> <br /> - Ici, l'artiste porte le Québec sur ses épaules. Au Canada, il est invisible. Nous n'avons pas de chanteurs populaires qui célèbrent nos villes. Aucun en tout cas qui chante Toronto comme Beau Dommage a chanté Montréal! Et les pièces de théâtre dont l'action se passe à Toronto sont jugées trop locales. À l'École nationale de théâtre, les finissants francophones mettent en scène une création alors que les anglophones choisissent un classique. On n'imaginerait jamais au Canada anglais un concours d'écriture dont le prix serait une lecture publique par un écrivain connu. <br /> <br /> La minorité de langue française a une identité culturelle mais pas d'État-nation. La majorité de langue anglaise a un État-nation et pas d'identité culturelle. Comment donne-t-on une identité à des gens qui n'ont pas besoin de se faire une culture populaire parce qu'ils en reçoivent une déjà toute faite, prête à porter; la culture américaine?<br /> <br /> Certains critiques ont dit que votre livre constitue un rejet de votre culture... <br /> <br /> - Ce n'est pas un rejet. C'est une remise en question. Le livre exprime la déception de ma génération. La culture anglo-canadienne s'américanise et on cache cette réalité derrière les succès de Québécois comme Gilles Maheu, Robert Lepage ou Édouard Lock. Si on admet que la culture québécoise ne nous appartient pas, on posera la vraie question: y a-t-il une culture canadienne?<br /> <br /> Pourquoi est-ce si important? <br /> <br /> - Le Canada fonctionne très bien sur le plan civique. Mais est-ce suffisant? Comme le demandait Marcel Masse lorsqu'il était ministre des Communications, qu'est-ce que le Canada anglais veut dire par culture? Ce n'est tout de même pas l'assurance-maladie! S'il y a une chose sur laquelle les Anglo-Canadiens s'entendent, c'est sur la supériorité de leur société civile. Ils disent la préférer aux injustices de la société américaine. L'identité canadienne repose sur la société civile. Et celle-ci s'effrite. Je ne crois pas qu'une société civile puisse durer longtemps sans identité culturelle. Est-ce que ça vaut la peine de préserver notre pays? Si la réponse est non, intégrons-nous aux États-Unis. Si c'est oui, inspirons-nous du Québec pour nous doter des outils et des politiques dont nous avons besoin.<br /> <br /> Êtes-vous souverainiste? <br /> <br /> - Non. Mais il faut briser la fédération pour mettre fin à la tendance à traiter le Québec en province comme les autres. Il faut retrouver l'esprit original du contrat entre le Québec et le Canada: une entente entre deux peuples égaux. Je ne suis pas un expert politique, mais le projet qui m'attire le plus est celui du politologue Philip Resnick: transformer la fédération en une union Canada-Québec. <br /> <br /> Pourquoi pas l'indépendance? <br /> <br /> - Parce que nous avons besoin les uns des autres pour faire face aux Américains. Il y a au Québec une mentalité centrée sur la collectivité, héritée de l'histoire et de la langue, qui permet d'affronter l'Amérique moderne. Mais elle n'est pas invulnérable. Les Québécois comprennent l'anglais, mais ils ne comprennent pas la dureté de la civilisation américaine, basée sur une philosophie qui milite contre les cultures minoritaires. Il n'y a pas de place dans la culture américaine pour une autre langue. Ça ne se discute pas. Alors qu'on peut discuter avec les Anglo-Canadiens. Dans une union, la force du Québec soutiendrait le Canada contre la culture américaine mais ce dernier n'aurait plus son mot à dire sur l'évolution de la société québécoise. Chacun y trouverait son compte.<br /> <br /> Êtes-vous victime du syndrome de Stockholm? <br /> <br /> - J'ai été séduit par le Québec, c'est vrai. Découvrir qu'une autre culture a trouvé la solution à certains problèmes que sa propre culture n'a pas résolus, c'est attirant. Mais je n'en ai pas perdu mon esprit critique pour autant. Je vois des faiblesses dans la société québécoise, comme ce réflexe d'être ensemble juste pour être ensemble. Tout ce monde qui regarde les mêmes émissions de télévision, ça fait le bonheur des annonceurs, mais ce n'est pas très sain.<br /> <br /> Au contraire de bien des Canadiens, vous ne craignez pas l'expression « nationalisme ethnique ». <br /> <br /> - Elle n'est pas négative en soi. L'ethnie n'a rien à voir avec la race. Ce sont les médias canadiens anglais qui utilisent les mots « racial » et « ethnique » comme s'ils étaient interchangeables. La racine grecque du mot ethnie est ethnos, qui veut dire nation. Au temps des Grecs, le mot identifiait des gens qui partageaient une même culture, pas un même sang. Aujourd'hui, bien des auteurs sérieux définissent comme étant de la même ethnie ceux qui partagent quatre traits communs: une même langue, un même territoire, une même histoire et de mêmes coutumes. Rien dans cette définition n'interdit à un Québécois d'avoir la peau jaune ou noire.<br /> <br /> Vous critiquez sévèrement la couverture du Québec que font les médias canadiens-anglais... <br /> <br /> - Ils couvrent le Québec en exploiteurs, en moussant les préjugés de la population. Ce n'est pas pour éclairer la question que Mordecai Richler fait ses commentaires dans Saturday Night, c'est pour attiser la haine et les préjugés. Après le référendum, les esprits se sont durcis au Canada, même dans le journal pour lequel j'écris. On a réservé davantage de place aux plaintes des Anglo-Québécois concernant leur prétendue persécution. Les Anglo-Canadiens croient de plus en plus qu'ils ont le droit de s'ingérer dans la vie québécoise. C'est très gênant.<br /> <br /> Vous accusez la presse financière canadienne de faire preuve d'une « hostilité démentielle » à l'égard du Québec. <br /> <br /> - Derrière le conflit de la langue et de la culture, il y a un conflit de systèmes sociaux vieux de plusieurs siècles. La récente croisade d'Yves Michaud [contre les salaires élevés des dirigeants des banques] le montre bien. C'est une question de mentalités, de valeurs différentes. Les réflexes des médias financiers canadiens-anglais sont la réponse à un vieux conflit fondamental entre une société basée sur la volonté des individus [le Canada anglais] et cette autre, plus traditionnelle [le Québec], qui tisse des liens avec le passé et dans laquelle des individus reconnaissent qu'ils font partie d'un groupe ayant un destin collectif. La différence profonde entre le Québec et le Canada s'exprime dans le fait qu'un Québécois peut parler d'un projet de société. Au Canada, c'est impensable. On dirait: « C'est un bolchevik! Un communiste! »<br /> <br /> Mais le mouvement socialiste qui a inspiré de grands programmes sociaux n'est-il pas venu des Prairies? <br /> <br /> - Dans une région précise, à un moment historique donné. Les mouvements populaires de l'Ouest canadien reposent beaucoup sur l'identité des immigrants qui l'ont peuplé. Le Manitoba et la Saskatchewan, où le mouvement néo-démocrate a pris naissance, ont été peuplés d'Européens venus de pays sociaux-démocrates, nordiques. L'Alberta, où est né le Reform Party, a surtout attiré des immigrants américains. Et le Reform Party est une version canadienne du Parti républicain américain.<br /> <br /> Vous ne croyez plus au bilinguisme... <br /> <br /> - Apprendre une langue seconde, c'est beaucoup plus difficile qu'on le croit. Il faut accepter de vivre une partie de sa vie dans cette autre langue, d'avoir des amitiés dans cette langue. Les Canadiens sont idéalistes. Ils veulent le bilinguisme de façon émotive mais font peu de choses concrètes pour y arriver. Ils considèrent qu'ils en ont assez fait pour le Québec, et je le croyais aussi jusqu'à ce que je vive ici. Les Canadiens pensent qu'avoir pleuré sur une injustice, c'est suffisant. Ils se leurrent.<br /> <br /> Jeune, vous avez admiré Trudeau. Aujourd'hui, vous le blâmez? <br /> <br /> - La politique trudeauiste, c'est un mensonge qu'on a accepté comme une solution il y a 30 ans. Et on s'est « enfargé » dedans. Un pays biculturel, ça n'existe pas. Et le bilinguisme canadien est une illusion. L'homme est fait pour maîtriser une culture et entrer en rapport avec d'autres.<br /> <br /> Les Québécois ont-ils une part de responsabilité dans cet échec? <br /> <br /> - Il y a chez les Québécois une vue étroite et méfiante du Canada à laquelle je ne m'attendais pas, un genre de blocage qui les fait s'intéresser à la littérature américaine mais négliger la littérature canadienne-anglaise.<br /> <br /> Vous sentez-vous comme un correspondant à l'étranger? <br /> <br /> - Oui. Mais j'ai perdu un peu de l'exotisme que je percevais au début. À l'arrivée, c'est le choc. On croit qu'on connaît la culture québécoise parce qu'on a lu Michel Tremblay. Or, on se retrouve plongé dans un monde qui nous est étranger: Guy Nadon, Rémy Girard, Dominique Michel, etc. Puis, c'est la gêne. On se dit: « L'adolescent qui travaille chez Dunkin' Donuts connaît mieux la culture québécoise que moi. Qu'est-ce que je fous ici? » Des amis m'ont aidé à décoder certaines habitudes, comme cette façon qu'ont les Québécois d'applaudir même quand un spectacle n'est pas bon et que tout le monde le sait.<br /> <br /> Est-ce difficile de vendre vos sujets d'article à Toronto? <br /> <br /> - C'est loin, Toronto. C'est presque la planète Mars. Personne à mon journal n'écoute Céline Dion en français. Ils la connaissent parce qu'elle chante en anglais. Personne ne lit de romans ni de journaux en français. Ils acceptent les sujets que je propose parce qu'ils savent qu'ils ne connaissent pas la culture québécoise. Ils ne savent pas, par exemple, qui est le chanteur Daniel Bélanger, mais si je leur dis qu'il a fait la couverture de L'actualité, ça va! Comment éprouver un sentiment d'appartenance à un pays où on est visible seulement dans la mesure où on parle anglais? C'est comme si nous vivions dans deux escaliers parallèles: nous nous rencontrons sur des paliers, de temps en temps...<br /> <br /> D'où vous est venue l'idée du livre? <br /> <br /> - Tout a commencé au grand rassemblement canadien dans le centreville de Montréal, juste avant le référendum. J'y accompagnais un ami venu de Vancouver pour l'occasion. Il a vu dans cette foule l'attachement des Canadiens pour le Québec. Moi, j'ai vu un délire de masse. Ce à quoi ces gens-là croyaient n'était pas réel. Le pays biculturel n'existe pas. Et ils en étaient la preuve. La plupart des manifestants ne parlaient pas français et ne comprenaient pas qu'ils étaient dans une ville francophone. Ils abordaient les badauds en anglais. Mon ami ne voyait même pas ce manque de respect. Ça m'a bouleversé. J'ai fait deux chroniques sur le sujet. L'éditrice de Mercury Press les a lues et m'a contacté. Le livre, c'est son idée.<br /> <br /> Vous dites qu'on doit avoir de la sympathie pour la minorité anglophone du Québec. Pourquoi? <br /> <br /> - Cette minorité-là a une mentalité schizophrène. Elle refuse la réalité. C'est une minorité locale qui fait partie d'une majorité nationale. Ces gens vivent au Québec mais ne regardent pas les émissions de télévision les plus populaires, ne lisent pas les journaux francophones, et The Gazette leur présente la culture populaire américaine. Ils ont peu de rapports avec la culture francophone qui les entoure. Pour résister à l'assimilation, ils n'ont qu'à zapper. L'anglais, après tout, est la seule langue du monde qui monopolise un aussi grand continent! Les francophones leur demandent de considérer le Québec comme leur pays. Mais ils en sont incapables. Les jeunes sont un peu mieux... Mais ils ont hérité de la mentalité de supériorité de leurs parents. C'est triste.<br /> <br /> Et vous, vous allez rester? devenir québécois? <br /> <br /> - Je ne sais pas. Si le Québec avait opté pour l'indépendance, on saurait mieux ce que sera son parcours. Un pays... <br /> - ah! le choix de mots! <br /> <br /> - un pays donc, comme le Québec, qui reporte sa décision, ce n'est pas très attirant pour un étranger. Comment choisir pour ses enfants un pays qui n'a pas décidé de son avenir? J'ai trois enfants. Je suis écrivain. J'aime ma langue maternelle. Je peux citer des extraits de chacune des 36 pièces de Shakespeare. Je veux transmettre ma culture. Si je choisis d'envoyer mes enfants à l'école française, je limite les droits linguistiques de mes petits-enfants: au Québec, ils ne pourront pas aller à l'école anglaise. L'anticipation de cette rupture me trouble. On comprend mieux alors le drame de cette multitude de francophones hors Québec qui voient leur culture disparaître chez leurs enfants. Ce n'est pas rien de choisir pour ses enfants dans quel monde ils vivront.<br /> <br /> <br /> <br />

   



gaulois @ Sun Jul 10, 2005 7:42 am

michou: excellente réponse! Ray Conlogue est celui qui a fait a traduction du livre noir de Lester alors j'imagine qu'il comprend bien les francos. Sa remarque sur le drame des FHQs est égallement bien notée.<br /> <br /> I wonder what will our friends from the RoC think is their best ambassador??? I note no answer from them to this posting.

   



Spud @ Sun Jul 10, 2005 2:45 pm

Don`t know anyone who we could have.<br /> The guy you mention?Don`t know.Do we need one? <img align=absmiddle src='images/smilies/rolleyes.gif' alt='Rolling Eyes'>

   



lachapelle @ Mon Aug 01, 2005 8:04 am

[QUOTE BY= gaulois] michou: excellente réponse! Ray Conlogue est celui qui a fait a traduction du livre noir de Lester alors j'imagine qu'il comprend bien les francos. Sa remarque sur le drame des FHQs est égallement bien notée.<br /> <br /> I wonder what will our friends from the RoC think is their best ambassador??? I note no answer from them to this posting. [/QUOTE]<br /> <br /> Ray is great. I actually met him once and he a really mellow guy. I vote we petition the national post to give him Diance Francis' column.<br />

   



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