Pour qu'un groupe dominé puisse se reprendre en main, il ne suffit pas de reprendre le contrôle de ses médias et de ses instances démocratiques, mais il faut aussi reconquérir le langage que la mise en tutelle s'est graduellement appropriée (e.g. la "rétention linguistique", la commission sur l'inclusion, les partenariats, la résistance, le bris des solitudes, etc...). Ces pensées s'inspirent du linguiste Noam Chomsky.
La francophonie de l'Ouest canadien a contribué à ce jour peu de vocabulaire à la langue française et le Canard désire faire sa part en ajoutant au lexique le terme suivant: la "frangouiche". Il s'agit d'une forme d'anxiété reliée à l'intéraction du français et de l'anglais. Le terme s'inspire du néologisme "franglais", du mot anglais "anguish", et de la sagesse ancienne de l'Acadie incarnée par la Sagouine. Il n'est pas sans évoquer l'autruche ou sa version anglaise "ostrich", cet animal voisin du canard reconnu pour s'enfouir la tête sous le sable en présence d'une menace. Il y a sans aucun doute dans la composition du mot un héritage de Sol. Il ne semble pas y avoir de toutes façons de mots dans la langue française pour décrire l'angoisse linguistique qui s'accroît sous le rouleau compresseur de la mondialisation sauvage. Les Francophones Hors-Québec sont des experts dans ce domaine.
Différentes formes de "frangouiche" se rencontrent chez différents groupes:
1) Un FHQ provenant de milieu majoritaire expérimente la frangouiche lorsqu'il réalise qu'il ne peut plus écrire en français, que ses phrases ont des tournures anglaises, qu'il s'exprime en français en traduisant de l'anglais et que le mot juste ne vient pas. La frangouiche s'intensifiera lorsque le FHQ réalise que la grande majorité des FHQs souffre des mêmes problèmes, ou encore ont perdu complètement intérêt au français, à ses médias, et à ses différentes formes de regroupements. La frangouiche devient aigue lorsque le FHQ observe le peu d'intérêt de la prochaine génération au français et comprend absolument le pourquoi. L'écoute de la capsule linguistique de Guy Bertrand à la SRC n'est aucunement recommendée.
2) Un FHQ de souche grandit avec la "frangouiche". La solution la plus fréquente est devenue celle de l'assimilation. Avoir la couenne épaisse peut aider mais la médication n'est pas recommendée.
3) Les francophiles, francophones de nouvelle immigration ainsi que ceux vivant sous la Bulle expérimenteront la "frangouiche" lorsqu'ils demandent "Où sont les francophones?", ou encore qu'on leur dit que "l'assimilation est un fait de la vie". La capsule linguistique les rassurera bien temporairement.
4) Les francophones en milieu majoritaire souffriront de frangouiche lorsqu'ils observent les ravages de l'assimilation dans le RdC, lorsqu'ils voient les leurs quitter le Québec pour le RdC ou encore les implorent pour en revenir. Ils demeurent souvent même affectés dans leur rapport avec leur propre minorité linguistique anglophone, incluant les membres parfaitement bilingues qui se sont bien intégrés au Québec. La frangouiche peut devenir aigue lorsque le gouvernement fédéral, tous les partis politiques (incluant le BQ) ou encore même les FHQs nient qu'il y a problème. Les "purs et durs" en viennent à croire que la solution est l'assimilation, ce qui accentue la frangouiche parmi les derniers FHQs qui résistent.
5) Les anglophones québécois ainsi que ceux du RdC ont aussi fait l'expérience de la "frangouiche" lorsque la loi 101 a changé le paysage.
6) Même les Français commencent à affronter les problèmes associés à la frangouiche. Certains reconnaissent les apports du Québec en matière de protection de la langue française. L'incident récent du réaménagement du oueb de l'Alliance Française entièrement à l'anglais constitue un autre example d'angoisse linguistique.
7) Finallement, on peut extrapoler le concept au canari de la mine de charbon: avant de trépasser sous le manque d'air vital ou la présence de gas nocifs, on peut dire que ce canari fait une crise de "frangouiche" avant de s'effondrer. Ne pas reconnaître les apports de ce pauvre canari ou amener toute l'espèce à l'extinction représentent d'autres source de "frangouiche" pour ceux qui restent.
Le Canard croit qu'ajouter des termes au lexique FHQ est une excellente thérapie pour tous à fin de combattre la "frangouiche". Dans notre état présent, affirmer ardemment où la SRC devrait mettre la capsule linguistique de la rectitude peut aussi aider. Peut-être qu'un jour la SRC et les journaux de l'APF s'exprimeront dans le langage des FHQs et qu'il y aura cure à la gueule de bois qui sévit. Tiens, tiens, un terme pour "gueule de bois" dans le lexique: woudechoque. Oublions finallement le cas extrême des "ouanabies" qui bouleverserait les défenseurs de la langue française. Invoquer Saint-Jude constitue un dernier recours.
Ça me semble être une contribution intéressante à la langue française.
Ça me rappèle d'un concepte qui m'a frappé plusieurs fois ces dernières années.
Etant anglophone, et ayant vécu en France et au Canada entouré fréquemment par des francophones, je suis dans une position relativement rare, me permettant de comparer les anglicismses et les réactions à ceux-ci dans les deux pays.
D'abord, dans mon expérience, il y a plus d'anglicismes en France qu'au Canada. Par exemple, les Français n'hésitent pas à dire email ou "tchat", tandis que les Canadiens disent plutôt courriel et clavardage. Ou encore, pour décrire un Ford F-150, les Français diraient un "Pick-up", et les Canadiens diraient un camion.
Les Français semblent avoir moins peur de cela que les Canadiens francophones. Ils ont donc, moins de "frangouice".
Les Canadiens francophones semblent sentir que ceci représente l'érosion de leur langue, tandis que les Français ne semblent pas perturbés par cela. Ceci est peut être compréhensible, les Canadiens se sentant moins en sécurité avec leur langue, habitant dans un pays majoritairement anglophone.
Deux pays, deux sentiments différents concernant la gravité de la situation pour la même langue. Y a-t-il une "bonne réponse"? Est-ce que un pays a plus raison que l'autre?
Qu'est-ce que vous en pensez?
-CamCKA
Le mot a été changé à frangouicHe. Les Français reconnaissent de plus en plus les apports du Québec à la protection de la langue française qui menace égallement en France. Imaginez-vous!
Les FHQs sont le canari de la mine de charbon et nous espérons qu'un jour les Québécois pourront reconnaitre et encourager nos propres apports.
Tout les canadiens francais-qu'ils soient Quebecois, acadiens, franco-ontariens et j'en passe doivent arreter le "bitchage" entre eux et s'unir contre le rouleau compresseur anglophone (attention a ceux qui sont tenté de voir du racisme ici. je parle de l'influence de la langue et non des anglophones...) bravo aux francophones hors Quebec qui malgre leur petit nombre, resiste encore (bravo au Québec aussi) Imagine l'ampleur de la gravite de notre situation si 60 millions de francais en france y voit une menace pour leur propre langue chez eux...Fini les querelles familliale, Vive la Francophonie !
Oui un grand nombre de français sont nonchalants en matière de langue. L'Académie Francaise est probablement trop stricte. Une langue vivante doit se métamorphoser pour traiter de *nouvelles* réalités. Simplement adopter un mot anglais parce qu'il est plus "cool" ne me semble pas cool. On doit pouvoir s'amuser avec la langue. Ca c'est bien plus "coule"! Pour moi le "oueb" a beaucoup plus de sens que web ou toile, par example. Il faut s'approprier les mots qui répondent à de nouveaux besoins et les intégrer à notre nouvelle identité sans toutefois l'asujettir à l'influence anglo. C'est une question de fierté et de fidélité à son origine. Abandonner cette origine signifie abandonner son identité. Quand on a plus d'identité, que devenons-nous? Des consommateurs à outrance... C'est un peu le drame du melting pot américain et même canadien.